HISTORIQUE DES ORGUES DE L'EGLISE SAINT-MARTIN

Les orgues qui se trouvent aujourd'hui dans la tribune de l'église Saint-Martin d'Aubigny-sur-Nère, appartenaient aux jésuites de l'avenue Vaugirard à Paris. Elles furent acquises par le doyen Guitard au nom de la paroisse en 1912 en même temps que le petit orgue situé à la droite du chœur.

Description du grand orgue

En 1969, nous sommes en présence d'un instrument important à traction mécanique, sale, abîmé et inutilisable. Il n'a jamais fait l'objet d'aucun entretien. Sur les 21 jeux primitifs, 18 seulement subsistent, 3 ayant disparu. Beaucoup de tuyaux manquent ou sont en très mauvais état dans les jeux sauvegardés.

Cet orgue date de la 1ère moitié du 19ème siècle, il est signé du facteur belge Van Bevez. Probablement de style classique à l'origine, "romantisé" ultérieurement par la suppression des mixtures et l'adjonction de jeux de fond supplémentaires dans le goût très contestable de l'époque, il comporte donc une surabondance de jeux de fond et beaucoup de jeux d'anches (dont 6 très dégradés). Il n'y a aucun jeu au pédalier.

Une restauration dans le style classique s'impose supprimant une partie des jeux de fond pour restaurer les mixtures, il faut également des jeux de pédales indépendants.

Le maître organier Erwin Muller de Croissy sur Seine, intéressé par cet instrument, étudie sa restauration dès octobre 1969.

Les Beaux-Arts imposent la disparition de la boite expressive qui, bizarrement, enferme tout et le fait ressembler à un wagon à bétail. Ils préconisent une façade qui s'inscrirait dans l'ogive de l'arcature du fond de l'église et restituerait la lumière des dernières verrières.

Tenant compte de toutes ces données, Monsieur Muller, après un avant projet du 21 octobre 1969, accepté par les Beaux-Arts, conçoit le projet définitif du 7 septembre 1970.

La nouvelle façade se présente comme un magnifique ensemble très dépouillé de tuyaux apparents, qui jouent en courbes et contrecourbes avec des arcs d'ogive du fond de l'église. Deux métaux sont utilisés pour la constitution des tuyaux : le cuivre et l'étain. Ils sont montés sur un buffet de chêne.

Le positif de dos est accroché, selon la disposition classique au milieu de la balustrade de la tribune, considérablement allégé dans son architecture. Trois tourelles de cuivre encadrent deux flûtes de pan pour constituer le jeu de prestant de 4'.

La façade du grand orgue est la réplique grandiose du positif. La montre de 8' répond en façade au prestant du positif. On y voit trois tourelles de cuivre et des flûtes de pan en étain, trompettes et bombardes de cuivre et d'étain dans les plans plus lointains, conduisent le regard vers la soubasse de 16' aux imposants tuyaux de bois disposés en pyramide.

La console est faite à l'ancienne. Une ébénisterie de chêne massif sert d'écrin à 3 claviers d'ivoire et à 32 registres de chêne à boutons de noyer. Cette console est en fenêtre dans la façade du grand orgue.

Le nouvel instrument comprend 31 jeux, répartis sur 3 sommiers. Le sommier du pédalier a été étendu à 56 notes au lieu de 32 pour être joué par un troisième clavier de Pédales Récit. Nombre de tuyaux : environ 2410.

 

Orgue de chœur

L'orgue de chœur a été restauré par Monsieur Muller en 1971. Il appartient à l'association diocésaine de Bourges."

L'inauguration de ce petit instrument a eu lieu le 18 juin 1972 avec la participation de la chorale "A chœur Joie dirigée par René Dollet, de Louise Cantin organiste de la paroisse et d'André Pagenel organiste du Grand Orgue de la cathédrale de Bourges.

Le buffet comporte des détails ornementaux , inspirés du Roman et du Gothique.

Clavier de 56 notes, touches en chêne plaqué ivoire synthétique pour les naturelles, en ébène pour les feintes.

Pédalier à l'allemande 32 notes.